mardi 26 mai 2009

The Dangerous Summer - Reach for the sun


Un groupe tirant leur nom d'un roman d'Hemingway peut-il réellement être mauvais? Ce n'est en tous cas pas le cas pour The Dangerous Summer. Le quatuor du Maryland nous avait offert un des EP's les plus prometteurs de 2007 avec 'If you could only keep me alive' et sortent aujourd'hui leur premier album.

Produit par Paul Levitt qui a, entre beaucoup d'autres, travaillé avec Dashboard Confessional et All Time Low, 'Reach for the sun' est plus proche de la simplicité touchante des premiers que des tubes pop-punk des seconds. L'album est catchy mais pas sur-fait, sur-produit ou trop sucré. Les enchaînements entre les chansons sont fluides et les refrains ne coupent pas brutalement avec le reste des compositions, ne limitant pas l'intérêt des titres à quelques secondes de mélodie. Les chansons sont de qualité et ont été soignées dans leur ensemble, ne vivant pas qu'à travers leur refrain. The Dangerous Summer naviguent entre énergie pop-punk ('Surfaced'), compositions pop-rock ('Weathered') et mélodies alternative rock ('Where you want to be'), à la manière de leur influence Third Eye Blind. Les harmonies sont douces mais poignantes, à l'image de la magnifique 'This is war' qui figurera parmi les meilleures chansons de l'année. Les parties de guitares se ressemblent souvent mais ne rendent pas le disque redondant, au contraire elles lui donnent une forte homogénéité et régularité. On trouve un certain aspect «atmosphérique» dans les riffs et une meilleure dynamique dans le rythme de la batterie. Là où l'EP faillait, l'album réussit.
Le domaine où le groupe excelle est cependant celui du chant et des paroles. La performance vocale d'A.J. Perdomo est pleine de sincérité et d'émotion, sans pour autant s'approcher du gémissement agaçant. Il a une façon particulière d'attaquer certaines phrases qui fonctionne à tous les coups et il parvient à transmettre une énergie positive, relayée par l'optimisme de ses paroles relatant nombre des temps difficiles de sa vie: «I really think for once that I can change / It’s really not that bad / I’m learning now that I was wrong in everything / And that’s the reason why I think that I can grow». Le titre 'Permanent rain', déjà présent sur l'EP, se différenciait beaucoup des autres titres et a davantage sa place ici. On peut presque palper la sincérité du jeune songwriter (il n'a que 20 ans) quand il chante «I wish it was me in the car that day», la chanson traitant de la perte d'un de ses amis. Le chanteur base entièrement son songwriting sur son expérience et son passé, lui donnant une force émotionnelle énorme. Les paroles ne sont pas forcément profondes ou exceptionnelles, mais leur sincérité et la douce nostalgie dégagée par certains titres ('Reach for the sun') touchera chaque auditeur. Simple mais passionné. Le disque se termine brusquement sur un cri du cœur de Perdomo: «But it's worth it / To never feel alone», à la manière du personnage d'Emile Hirsch dans le film 'Into the wild'.

The Dangerous Summer nous offre un album solide et de qualité. Il n'est pas décousu avec un tube par-ci par-là, mais constant et consistant. Les chansons se ressemblent au premier abord et le disque nécessite ainsi plusieurs écoutes pour grandir en vous, mais elles en valent bien la peine une fois que vous y tendrez bien l'oreille.
Vrai et frais, débordant d'honnêteté, 'Reach for the sun' n'est pas «fun», il est bon et beau. Idéal pour l'été, vous ne le passerez cependant pas autour d'un barbecue avec vos copines au bronzage impeccable, mais plutôt dans votre voiture face au soleil couchant, à l'image de sa magnifique pochette. Dans un genre asphyxié par les groupes ne pensant qu'à faire la fête, un album facile à écouter tout en étant intelligent ne fera pas de mal aux ondes FM.

Recommandé si vous aimez:
The Starting Line, Valencia, Over It

Essayez aussi:
Dropout Year, Driving East, Parade The Day

www.myspace.com/dangeroussummer
(Hopeless Records, 2009)

2 commentaires:

  1. Je suis en train d'écouter sur myspace effectivement ça me fait beaucoup penser à The Starting Line, c'est très plaisant. Merci (encore) pour la découverte :)

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