Amateurs de créativité débordante, intégristes du génie musical, abonnés au renouvellement des genres, musiciens à la recherche de nouveaux défis instrumentaux, poètes en manque d'inspiration: passez à la chronique suivante. Si vous avez téléchargé ce disque, désactivez votre plug-in Last.fm. Si vous avez écouté ce disque, ne paniquez pas et insérez vite votre album préféré. Si vous avez acheté ce disque, avalez-le. Ni vu, ni connu. Si on vous l'a offert, changez d'amis. Si le groupe passe près de chez vous, vérifiez que vous avez fermé à double tour. Et ne prononcez jamais, au grand jamais, le nom de Madina Lake de toute votre vie.
Bien sûr, j'exagère, il y a pire que Madina Lake. Bien pire, même. Mais franchement, niveau manque d'originalité, les quatre zozos ne font pas dans la dentelle. Concept album? Yep. Riffs alt-rock usés jusqu'à la corde? Affirmatif. Sur-production et effets sonores à tout va? Tout à fait. Construction de chansons ultra classique? Bien sûr. Chant clair parsemé de cris? Évidemment. Paroles mièvres et banales au possible? Assurément. Ballade solitaire en fin de disque? Clairement. Clips surjoués et faussement romantiques? Hélas. Coiffures ridicules et mimiques en tous genres? Si, señor. Vous ne découvrez rien que vous ne connaissiez déjà de la partie la plus jetable de la scène alternative rock actuelle avec ce deuxième album de Madina Lake. Autant sur le précédent quelques titres sortaient du lot et laissaient entrevoir un potentiel enfoui sous une montagne d'affreux chichis, tralala, effets, manières et autres pacotilles, autant sur celui-ci, tout espoir semble perdu. La totalité du disque est terriblement cliché et déjà entendue du début à la fin (une fin qu'on a du mal à voir). Concrètement, sur le plan musical, ça sonne comme un mariage forcé entre Anberlin et Nine Inch Nails. Et visiblement, la lune de miel ne s'est pas bien passée.
Le seul titre que l'on retient après une première (et dernière) écoute, c'est le single 'Never take us alive'. Si vous parvenez à affronter les lyrics pour adolescents en pleine crise («Sometimes I feel like I'm from another world / And everything I want in life seems impossible [...] Cause people, they'll tear you apart if you are not like them / And we are different»), peut-être apprécierez-vous les parties de guitare et les «wa oh oh oh oh oh» à la 'Godspeed' d'Anberlin. Passé cette première chanson, dure sera la chute. Certes, la production de David Bendeth (Paramore, All Time Low, Underoath) est parfaite, mais peut-être un peu trop. L'ensemble est lisse au point qu'on a l'impression d'écouter la même chanson de bout en bout.
Il y a beaucoup à parier que vous passerez plus de temps à regarder la pochette qu'à écouter le disque.
Recommandé si vous aimez:
The Red Jumpsuit Apparatus, Hawthorne Heights, Halifax
Essayez aussi:
The Blank Theory, Elliot Minor, My American Heart
www.myspace.com/madinalake
(Roadrunner Records, 2009)
The Red Jumpsuit Apparatus, Hawthorne Heights, Halifax
Essayez aussi:
The Blank Theory, Elliot Minor, My American Heart
www.myspace.com/madinalake
(Roadrunner Records, 2009)